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On nous demande souvent si nous nous occupons aussi des chats. Et si les chats ont eux aussi besoin d’ostéopathie. C’est vrai, un chat c’est un animal super souple et qui retombe toujours sur ses pattes ! Donc, pourquoi aurait-il besoin qu’on le « remette en place » ?
La souplesse articulaire des chats n’est certes pas une légende, il suffit d’observer un félin s’étirer de tout son long, ce qu’ils adorent faire d’ailleurs, pour constater qu’il a une souplesse naturelle plus importante que celle de l’homme ou du chien. La souplesse désigne la qualité physique permettant d’accomplir des mouvements corporels avec la plus grande amplitude (articulaire et musculaire) et aisance possibles, que ce soit d’une manière active (en mouvement dynamique) ou passive (sans mouvement dynamique) . Celle-ci est influencée par différents facteurs tels que l’âge, la condition physique, la détente psychologique, la température ambiante (c’est pour ça qu’on fait du bikram yoga : dans une pièce surchauffée, tout le monde est un peu plus souple !)
Mais est-ce que souplesse et dysfonctions ostéopathiques sont forcément des notions opposées ? Et bien en fait, non. Lorsqu’on teste une articulation en ostéopathie, on ne la compare pas à une notion de souplesse absolue, qui n’existe d’ailleurs pas, chaque individu, au sein d’une même espèce, possédant une souplesse différente. Un quarter horse n’a pas la même souplesse qu’un cheval de Mérens, un mâle n’a pas la même souplesse qu’une femelle en gestation, etc. Donc on va comparer ce qui est comparable c’est-à-dire par exemple la souplesse de l’articulation coxo-fémorale (hanche) gauche avec celle de l’articulation coxo-fémorale droite. Normalement, elles devraient être d’une souplesse équivalente. Chez un animal très souple comme le chat, on peut avoir une grande souplesse qui sera néanmoins d’amplitude déficitaire en comparaison avec l’autre côté : c’est ce déficit qui sera déterminant et éventuellement signe d’une dysfonction ostéopathique. Donc oui, on peut être très souple mais avoir besoin de l’ostéopathe, car une carence en quantité ou en qualité de l’amplitude du mouvement peut être inconfortable.
Dans quels cas l’ostéopathie peut-elle aider votre chat ? En cas de chute ou de boiterie, ou tout autre inconfort ostéo-articulaire, pour les chatons d’une portée nombreuse par exemple ou encore pour un chat vieillissant souffrant d’arthrose, etc. Dans tous ces cas, l’ostéopathie peut apporter un soulagement efficace à votre animal. L’ostéopathie viscérale peut aussi être utile en cas d’inconfort digestif, urinaire ou gynécologique. Bien sûr dans toutes ces situations, vous devez d’abord vous assurer auprès de votre vétérinaire que le chat ne nécessite pas une prise en charge allopathique ou traditionnelle, afin d’écarter toute pathologie qui serait incompatible avec les soins ostéopathiques.
Enfin, l’ostéopathie peut parfois être efficace pour certains problèmes de comportement fréquemment rencontrés chez le chat : marquage intempestif, tics d’anxiété, agressivité, etc. L’ostéopathie crânienne travaille en effet sur les sphères émotionnelle et hormonale et permet d’obtenir des améliorations surprenantes chez certains animaux. Bien sûr, ici aussi, le passage chez votre vétérinaire traitant constitue un préalable indispensable !

Comment se déroule une séance d’ostéopathie avec un chat ?

Cela dépend vraiment d’un animal à l’autre. Certains chats sont très craintifs et nous devons parfois nous rendre à domicile pour permettre un soin qui ne soit pas délivré sous la contrainte. D’autres au contraire supportent sans problème d’être transportés et viennent nous voir chez Dogood. Généralement, on le laisse se balader un peu dans le petit espace dédié aux soins détente, ce qui l’aide à se familiariser avec le lieu. Cela nous permet déjà d’observer la biomécanique en œuvre lors du déplacement. Est-ce que le chat pose ses 4 pattes de façon égale ?, est-ce que sa ligne de dos ondule bien ?, est-ce que sa tête est bien alignée ?, et sa queue ?, etc.
On en profite pour poser toutes les questions de rigueur, qui nous apprennent à connaître l’animal, ses habitudes de vie, son histoire, etc. D’habitude, après ça, le chat vient nous voir spontanément, alors on en profite pour le prendre sur les genoux et procéder à un examen palpatoire qui consiste à passer en revue, à l’aide de nos mains aguerries d’ostéopathes, toutes les parties du corps de l’animal, on détecte alors s’il y a des zones plus chaudes ou plus froides, des parties plus raides ou engorgées, l’état du poil est un bon indicateur aussi, ainsi que la couleur des muqueuses, ou encore le rythme et la qualité respiratoires, …
Après vient l’examen ostéopathique à proprement parler c’est-à-dire que l’on va tester les mouvements de chaque articulation et de chaque organe. Dans le cadre d’une revalidation, on fera également un examen orthopédique (et neurologique le cas échéant) qui nous permettra d’obtenir des données concrètes sur l’état locomoteur de l’animal, en mesurant les angles articulaires ou les masses musculaires par exemple. Ces mesures seront reprises en cours et en fin de revalidation, cela nous permet de rendre compte de façon objective des résultats obtenus lors d’un processus de revalidation.
Ensuite viennent les manipulations ostéopathiques qui vont permettre de régler les dysfonctionnements détectés à l’étape précédente. Chez le chat, vous n’entendrez probablement jamais « crac ». Si vous voulez savoir pourquoi, je vous invite à lire l’article « On n’entend pas crac ? » sur ce blog.
Bien souvent, on prend aussi le temps de donner des conseils qui permettent d’améliorer la condition physique générale du chat, ou son état émotionnel. Dans la plupart des cas, une séance va suffire à régler le problème rencontré avec le chat, à moins que celui-ci ne soit chronique ou installé de longue date. Dans ce cas, un autre rendez-vous peut être proposé, généralement endéans le mois.
En rentrant de sa séance d’ostéopathie, il se peut que le chat soit plus calme et dorme plus que d’habitude : c’est normal. Les processus mis en branle lors de la séance sont encore au travail pour de nombreuses heures, voire pour quelques jours ! Donc, on le laisse se reposer et surtout on vérifie que sa gamelle d’eau est pleine car il n’est pas rare que le chat boive plus qu’à son habitude au retour de l’ostéopathe. ?